From Kamatec to Bull Netherlands
Abstract
Summary. In the early 1920s, an engineer at the accounting machine service of the Rotterdam Bank Union (RoBaVer) patented novel designs for punch card machines. A small subsidiary, Kamatec, was created to develop them. In spite of technical innovations and of a few orders from the Dutch government, this firm did not grow. In 1948 an association was decided between Kamatec and the French company Bull, which had comparable origins but which had enjoyed a fast development since 1930. The merger resulted in the creation of "Bullatec" , then of Bull Netherlands, one of the most prosperous subsidiaries of Bull, and its only foreign plant with a factory. This paper ends in 1964, when Bull underwent a serious crisis and was itself taken over by General Electric. Résumé. Au début des années 1920, un ingénieur du service mécanographique de l'Union Bancaire de Rotterdam (RoBaVer) dépose des brevets de machines à cartes perforées. Une petite filiale, Kamatec, est créée pour les exploiter. Malgré des innovations techniques et quelques commandes gouvernementales, cette firme ne se développe pas. En 1948 s'engage un rapprochement avec la compagnie française Bull, née dans des conditions similaires mais qui connaît une croissance rapide depuis les années 1930. L'association entre Bull et Kamatec aboutit à la création de " Bullatec " , devenu ensuite Bull Netherlands, l'une des filiales les plus prospères du groupe, et la seule filiale étrangère de Bull à posséder une activité de production industrielle. L'article se termine en 1964, date où Bull, traversant une grave crise, tombe sous le contrôle de General Electric.
References (18)
- Sur le marché néerlandais, Bull se défend bien face à IBM, avec environ un quart du parc mécanographique national en 1962 (37 % en France, 6,1 % en Allemagne fédérale 10 ). Après 1964, Bull Nederland suit les avatars et restructurations de sa maison-mère française 11 : prise de contrôle par General Electric, "Bull-GE" subissant cinq années de pertes ; revente à Honeywell en 1970, avec dix années bénéficiaires ; création en 1983 du Groupe Bull, nationalisé par le gouvernement français, qui rachète ensuite les activités informatiques d'Honeywell ; 'importance prise, dès le début du XXe siècle, par le traitement mécanique de l'information dans le secteur tertiaire : vers 1920 existent, dans les assurances et les banques, des services mécanographiques et des ingénieurs suffisamment spécialisés dans cette technique pour vouloir l'améliorer autrement qu'en faisant pression sur les fournisseurs, pour déposer des brevets, pour se lancer dans l'aventure industrielle et, d'utilisateurs, devenir producteurs. Les problèmes technologiques à résoudre ne sont pas minces. Mais la principale difficulté réside dans l'écrasante domination du marché par IBM et, secondairement, Remington-Rand-Powers. Pour affronter ces géants, il ne suffit pas d'avoir mis au point de bons produits, ni de les fabriquer à des prix compétitifs : il faut s'imposer sur un marché international que le principal concurrent a modelé à sa convenance depuis des décennies. Il faut un esprit d'entreprise, des capacités managériales et stratégiques, une volonté d'indépendance dont la réunion est un accident rare. Même lorsqu'une révolution technique, l'ordinateur, viendra à partir des années cinquante bouleverser la mécanographie, fournir la possibilité d'une redistribution des cartes dans cette industrie, donner une nouvelle chance aux petites firmes face aux grandes, c'est IBM qui parviendra à en rester la principale bénéficiaire pendant trente ans. Ces contraintes étant posées, on peut se demander pourquoi Kamatec, dont les premières machines ont été conçues en même temps que celles de Fr. R. Bull, n'a pas eu un destin semblable à celui de la Compagnie des Machines Bull. Avançons trois hypothèses : -L'étroitesse relative du marché néerlandais par rapport au marché français. -Une différence d'aptitudes dans l'environnement de la firme. A partir de 1935, Bull s'appuie sur un groupe industriel important, comprenant trois éléments principaux : Michelin, qui apporte du capital et du personnel de production ; Aussedat, qui fabrique les 10 Bull DOC 04 67-29, Situation IBM et Bull (Archives Historiques Bull).
- En 1964, la Compagnie des Machines Bull est l'un des principaux constructeurs mondiaux d'équipements de traitement de l'information. Elle possède dix usines (neuf en France, une en Hollande), réalise un chiffre d'affaires global de 444 MF (vingt-cinq fois plus qu'en 1947, en francs constants), emploie 18 000 personnes dont 4 000 dans son réseau commercial international qui couvre plus de quarante-deux pays. Entre 1948 et 1964, 42 % du chiffre d'affaires en moyenne provient de l'exportation. References
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